Pourquoi notre cerveau s’habitue-t-il à la crise sanitaire ?

 

Si nous nous habituons aux restrictions, au couvre-feu et aux drames liés au Covid, c’est peut-être à cause du fonctionnement de notre cerveau… Sébastien Bohler, docteur en neuroscience et rédacteur en chef du magazine Cerveau et Psycho donne certains éléments de réponse.

Le rôle joué par les amygdales

Situées dans chaque hémisphère du cerveau, ces amygdales s’activent et provoque une réaction neuro physiologique d’hormones du stress comme l’adrénaline. Cette hormone est censée préparer l’organisme à combattre ou à fuir le danger. Sébastien Bohler rappelle que ces modifications fonctionnent selon le principe du pic : face à une alerte, une réaction émotionnelle s’opère, mais ne dure pas longtemps. Les amygdales provoquent donc une grande mobilisation émotionnelle, psychologique et comportementale.

Le processus de désensibilisation

Quand le système émotionnel revient à sa ligne de base, il se produit un phénomène de “désensibilisation”. c’est à ce moment-là qu’on observe une perte de sensibilité à la menace. Sébastien Bohler parle aussi d’habituation, habituation de la peur, habituation du plaisir aussi. Ce phénomène est tout à fait normal et ne doit pas entraîner un sentiment de culpabilisation.

Le biais de représentativité

Il s’agit d’un biais qui donne l’impression qu’un risque est important selon le nombre d’informations et d’images liées à ce risque. Au début de la pandémie, en février-mars 2020, un flot important d’images a déferlé dans les médias. En activant ce biais de représentativité, il a conduit nos cerveaux à nous faire une représentation très importante du risque et du danger.

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